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« Ta vie c'est de la marde » III

On marche tous dans un trou d’eau. On échappe tous du café sur nos papiers. On oublie tous nos clés. Notre quotidien est tout teinté de petites mésaventures banales.

On a tous déjà eu un gros rhume au PIRE moment possible. On a tous gouté du lait périmé. On s’est tous déjà fait laisser.

Moi aussi.

 

« Ta vie c’est de la marde » est une ode à tous nos petits malheurs du quotidien qui nous paraisse bien souvent plus gros qu’ils ne le sont.

 

Tout a commencé au début de l’hiver. Il m’a laissé. Avec ces mots : « Ta vie c’est de la marde ». Lui voulait aller découvrir le monde. Moi, mon monde, c’était lui. Je me suis alors retrouvé dans un quotidien encore plus écrasant qu’avant. J’ai donc décidé de prendre les devants et de tout simplement me demander comment je pourrais faire pour enchanter celui-ci. « Ta vie c’est de la marde » est la documentation photographique de plein de petits moments hors marge que j’ai créés. Des moments de tous les jours, mais légèrement décalés, afin d’y ajouter à la fois une touche de magie sincère et de sarcasme.  Sous forme de thérapie artistique ludique, ce projet permet au public de pénétrer dans mon intimité tout en faisant des liens avec la leur.

Dans ce monde d’égocentrisme où notre marde est pire que celle de l’autre, le web nous permet de venir l'esthétiser. On ne cesse de se mettre en scène afin de venir valider notre existence. C’est pourquoi, pour la troisième et dernière phase du projet, j’ai décidé de créer un site internet. En documentant de manière absurde mon quotidien et en le publiant sur le web, j’offre une pause à tous. On va sur facebook, Twitter, instagram. On flâne. On regarde la vie des autres. En la comparant toujours avec la nôtre. Sur le web, on se sent comme Big Brother. On peut tout observer. L’inverse est aussi vrai. C’est justement ce fait qui a motivé mon installation. Dans la grande pièce se trouve une autre petite pièce semi-fermée. Dans celle-ci, une tasse à café, des cadres, des vêtements, un ordi. Un cocon, où l’on se sent à la fois intrus et isolé. Le public est appelé à aller sur l’ordinateur et à visiter le site dans « l’intimité ». Pourtant, le site est projeté en temps réel sur le mur de la grande pièce. Le restant des spectateurs peuvent alors apprécier l’œuvre de manière passive. Le regardeur devient alors regarder.

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