Cyrille Pelletier-Lemay

Aucune collecte, aucune accumulation. Juste une énorme surface; mon ancien lit. Dessus se retrouve le mélange de plusieurs genres. L’autoportrait, la nature morte, ainsi que la scène de genre. Un gros défi. J’ai tout d’abord été inspiré par une photo que mon ex-copain avait prise de moi en train de dormir. Comme quoi il me préférait loin dans mes rêves. Le concept fonctionnait. Moi, vu par lui. Moi, immortalisant ce moment sur notre lit. Pourtant il manquait quelque chose. Les différents genres que je tentais d’explorer dialoguaient entre eux alors que mon image était muette. J’ai eu un flash, celui d’une reproduction que ma mère me montrait quand j’étais petite. La chaleur de l’été (1895) de Frederic Leighton. Une belle femme endormie dans des drapés humides et sensuelles. C’était parfait; la composition, le sujet, comme si ma photo était une réinterprétation de cette ancienne peinture. Il y avait maintenant un dialogue entre passé et présent et je pouvais commencer à peindre ce monstre. Résultat? Une grande toile aux diverses influences techniques, entre réalisme et formes figés. La toile elle-même semble sortir d’un rêve, incertaine de l’espace-temps dans lequel elle se trouve.