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Mes miroirs

Dans ce projet, je souhaitais travailler les thèmes de l’identité, du dialogue et de l’intime. J’ai donc demandé à 44 personnes de me décrire en un mot. Je me suis ensuite arrêté à la valeur symbolique de chacun de ses mots afin de trouver et créer des images en constant dialogue entre moi et l’extérieur. Des espèces d’archétypes que Jung identifie comme étant « des images récurrentes de l’inconscient personnel et collectif ».

Mes collages que j’appelais auparavant « pastilles » se sont manifestés sous forme de miroirs. Mais ces miroirs ne reflètent pas mon visage. Ni celui de l’autre. Le miroir se situe entre nos deux corps. Il est l’énergie sensible de la relation entre nos deux êtres. Je ne suis aucun des qualificatifs que les gens m’ont attribués. « Je suis légion ». Je suis tout. Je ne suis rien. Je suis vous qui me regarder. Tu m’avales, je t’investis. On se transperce et l’on recommence notre course.

« (Le miroir) figure et amplifie la structure de notre chair. Le miroir apparait parce que je suis voyant visible, parce qu’il y a une réflexivité du sensible, il l’a traduit et la redouble. Par lui, mon dehors se complète, tout ce que j’ai de plus secret passe dans ce visage, cet être plat et fermé que déjà me faisait soupçonner mon reflet dans l’eau. – Le fantôme du miroir traine dehors ma chair, et du même coup tout l’invisible de mon corps peut investir les autres corps que je vois. Désormais mon corps peut comporter des segments prélevés sur celui des autres. Comme ma substance passe en eux, l’homme est miroir pour l’homme. Quant au miroir il est l’instrument d’une universelle magie qui change les choses en spectacles, les spectacles en choses, moi en autrui et autrui en moi » (Merleau-Ponty, 1964).

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